2010/09/02

Un réveil un peu brusque!

J'ai dormi correctement. Je viens de me faire réveiller brusquement par trois personnes qui ont tassé le rideau qui joue le rôle de bulle de protection et qui se sont mises à me regarder d'un air "Ok, qu'est-ce qu'on fait avec un patient comme toi?".

Je leur ai demandé ce qu’ils voulaient, et ils m'ont dit que c'était la tournée du lever que l'on fait à 7h30 parce que les déjeuners sont à 8h. Je leur ai dit que je me levais et que je me transférais tout seul...

Et de si possible refermer le rideau afin de me laisser ma bulle.

Ouf... Un peu brusque comme réveil! Spécialement pour un gars comme moi qui aime prendre son temps pour se lever le matin.

2010/09/01

Une lueur d'espoir

Tout ne peut pas aller mal en même temps!

Mon article précédent parlait du choc que j’ai eu en entrant dans le centre de réadaptation.  Je continue donc ma journée d’arrivée par un côté positif!

Alors que j’étais toujours en train d’encaisser le choc dans mon lit, une ergothérapeute est venue me voir afin de faire connaissance.  J’ai sauté sur l’occasion pour lui faire part de mon grand désir de mobilité.  Un fauteuil roulant me permettrait de sortir de mon lit et de développer une autonomie très intéressante.

C’était la bonne personne pour répondre à ce besoin… elle avait la clé de la caverne d’Ali Baba des fauteuils roulants!   Elle a donc pu me préparer un fauteuil roulant complètement fonctionnel.

Pour moi, on venait de me permettre d’être autonome pour sortir de mon lit et pour me promener autour.  J’ai donc décidé de prendre mon fauteuil et de me lancer à l’aventure…  faire le tour du bloc!  Ce fut une aventure! 

Il fait 35 degrés dehors.  Mon corps n’a pas travaillé depuis plus de trois semaines.  Cependant, ma tête me tire vers l’extérieur avec l’objectif de prendre une bouffée d’air et une bouffée de liberté.  Pour une première fois depuis l’accident, je peux décider où je veux aller et y aller par moi-même. 

Disons que j’ai travaillé fort.  Les trottoirs de Montréal ne sont pas plats!  Ils sont aussi parsemés de dénivellations permettant aux véhicules de passer.  Ces dénivellations permettent aussi d’augmenter le défi pour les gars comme moi qui s’aventurent en fauteuil roulant sur les trottoirs de Montréal.

Après beaucoup d’efforts, et beaucoup de patience de mon père qui m’accompagnait, j’ai réussi à faire le fameux tour du bloc par moi-même, à l’exception d’un ou deux passages plus abrupts.

Je suis retourné à ma chambre heureux de cette indépendance soudaineet nouvelle, mais complètement exténué d’avoir ainsi augmenté mon niveau d’exercice.  Comme souhaité au début de l’aventure, mon moral a reçu une dose d’espoir! 

Le personnel du centre semble vouloir me permettre d’améliorer  ma condition, et rapidement je serai en mesure de continuer à améliorer ma mobilité.  Tout n’est donc pas perdu!

C’est à suivre!

Maman vient me chercher… bis!

*** Le titre est un clin d'œil à un article que j'ai écrit il y a quelques années à la suite de mon arrivée au Sri Lanka ***


Ouf! Attachez vos tuques…

Hier, j'ai reçu la nouvelle si attendue : on a trouvé une place pour moi dans un centre de réadaptation!

Youppi!  Ça veut dire que je vais passer à une autre étape.  Je me suis donc assuré d'avoir de l'aide afin de faire ma valise à mon départ de l'hôpital, puis d'avoir de l'aide aussi pour m'installer dans mon nouvel environnement.

La logistique du départ s'est déroulée parfaitement, tous les papiers (i.e. prescriptions et documents de transfert des différents professionnels) ont été préparés comme il le faut sous supervision de mon infirmière.  Le transport adapté s'est présenté à l'heure, et le trajet s'est déroulé sans encombre.  D'ailleurs, il était particulièrement rafraichissant pour moi de me retrouver à travers Montréal après plus de trois semaines où mon environnement s'est à peu près limité à ma chambre hôpital.

À mon arrivée, mon ange gardien (mon père) m'attend afin de m'accompagner dans mon installation.

Tel que prévu, je suis dans une chambre à occupation triple.  Disons que c'est une grande différence par rapport à la chance que j'ai eu d'avoir une chambre en occupation simple depuis le début de mon hospitalisation.

Comme on me l'a aussi annoncé, la clientèle est assez âgée. Assez âgée comme dans le double de mon âge.  En fait, j'ai l'impression d'être dans un foyer pour personnes âgées… c'est assez brusquant pour un gars de mon âge de se retrouver entouré de collègues résidants de cet âge.  Disons que ce n'est pas l'endroit où on se projette.

Et comme pour m'achever, comme le dirait ma sœur adorée, je me retrouve entouré de gens avec un profil, une réalité et un fonctionnement psychosocial très différents. Les blessures orthopédiques "pures" sont apparentées et c'est sur les types de blessures médicales que l'on donne accès aux centres de réadaptation.

Cependant, le reste de nos contextes est majoritairement différent :
-fonctionnement avant l'accident (autonomie, occupation...);
-situation (fiancé, travail, entourage, niveau d'éducation/culture, réseau social et familial, étape dans la vie);
-le contexte de l'accident également;
-même que mes objectifs post-réadaptation (retour au travail et à mon mode de vie qui est très actif).
Donc, après avoir fait ce constat… je me suis couché dans mon nouveau lit, j'ai tiré le rideau autour de moi, et j'ai encaissé le constat.  À ce moment, mon père a su rester à mes côtés et il m'a laissé vivre le moment présent à ma manière. 

Je me suis surpris à repenser à mon arrivée au Sri Lanka, au choc que j'ai reçu, puis à la façon dont je me suis adapté afin que cela devienne une expérience positive.

On se reparle donc dans trois semaines afin de voir quelle est ma perspective sur la question!